L'étang du Pourra



L'étang du Pourra
L’étang du Pourra compose avec les étangs de Citis, de l’Engrenier de Lavalduc et de Rassuen un archipel de plans d’eau au large de la plaine de Crau. Une galerie relie le Pourra à l’Engrenier permettant vidage et remplissage à la demande. Autrefois Les villageois plaidaient pour son assèchement ; ils craignant l’épidémie en saison chaude et optaient pour des terres cultivables. Côté Engrenier une usine chimique installée sur le plan d’Aren luttait pour ne pas avoir les pieds dans l’eau. Puis l’usine a disparu, l’environnement de l’étang s’est assaini et les habitants ont de nouveau apprécié la beauté de cette vaste étendue d’eau. Mais l’évolution s’accélère et le réchauffement climatique se profile entrainant à terme la mise à sec de l’étang. Bien des regrets remontent avec le souvenir d’un paysage idyllique offert par la nature.

Si le temps se réchauffe, pourra-ton retrouver
Au pied de la colline en pinèdes et garrigues
cette épaisse buée d’un bleu d’outre vallée
messagère de rêve, au delà de Martigues

Si le temps se réchauffe, pourra-t-on admirer
Les soirs de pleines lunes cette illumination
d’un gris argent gorgé de lumière irradiée
et d’une ceinture sombre, reflet des frondaisons.

Si le temps se réchauffe, pourra-ton écouter
la pluie docile et douce de feuilles et de branches,
ce ruisseau de verdure en bordure de marais
déployant sans façon l’ardeur de son silence

Si le temps se réchauffe, pourra-ton deviner
la rouille des ajoncs, le fauve de l’herbage,
soudain comme une vague, déferlante coulée,
cette nappe outre mer de jacinthes sauvages.

Si le temps se réchauffe, pourra-ton attraper
cette joie de l’envol d’une grèbe huppée
son déploiement des ailes, et ses battements lourds
pattes en gouvernail, orbe du cou en proue
traçant un délicat sillage de dentelle
volatil souvenir, dans l’eau, l’air et le ciel.

Jean-Paul