L'étang du Pourra
Au pied de la colline en pinèdes et garrigues
cette épaisse buée d’un bleu d’outre vallée
messagère de rêve, au delà de Martigues
Si le temps se réchauffe, pourra-t-on admirer
Les soirs de pleines lunes cette illumination
d’un gris argent gorgé de lumière irradiée
et d’une ceinture sombre, reflet des frondaisons.
Si le temps se réchauffe, pourra-ton écouter
la pluie docile et douce de feuilles et de branches,
ce ruisseau de verdure en bordure de marais
déployant sans façon l’ardeur de son silence
Si le temps se réchauffe, pourra-ton deviner
la rouille des ajoncs, le fauve de l’herbage,
soudain comme une vague, déferlante coulée,
cette nappe outre mer de jacinthes sauvages.
Si le temps se réchauffe, pourra-ton attraper
cette joie de l’envol d’une grèbe huppée
son déploiement des ailes, et ses battements lourds
pattes en gouvernail, orbe du cou en proue
traçant un délicat sillage de dentelle
volatil souvenir, dans l’eau, l’air et le ciel.