Randonnée à Saint Roman


Les Préparatifs de la Randonnée

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Compte-rendu de la Randonnée :

(texte de Jean-Paul - photos de Maguy & Daniel)

Dimanche 4 décembre à 9h30, j’arrive dans les arènes de Comps,

petit village blotti dans le dernier méandre du Gardon.

A mon grand étonnement le parking est plein de véhicules et même de camping cars. Car ce matin là se déroule aussi sur la rivière un rassemblement régional de kayakistes. Tant bien que mal nous nous garons au mieux, de peur de se faire mener en bateau.
Tous les pupitres sont représentés, les ténors au grand complet même que René a invité son frère et sa belle sœur passionnés de marche et de musique. Les instrumentistes sont bien représentés par Maguy Sylvie et Claudine avec leurs compagnons respectifs. Les sopranos et les altos n’ont détaché qu’une personne par pupitre, Irène et Nicole. Et Serge toujours sensible à la bonne ambiance du groupe est venu en célibataire car Micky est souffrante. Comme l’an dernier Michel et Chantal nous ont rejoint en souvenir des quelques années de Chante Lyre passées ensemble. Nous sommes donc 17 à braver une météo réputée maussade, et préférer la fraîcheur des rives aquatiques à la douceur de nos chaumières ...


Et nous voilà partis le long de la haute digue qui protège sur plusieurs kilomètres la commune de Comps des débordements récurrents du Gardon. Les dernières nappes de brouillard sont desservies et les premiers rayons d’un soleil inattendu se profilent dans les nuages. Au niveau du confluent Rhône Gardon nous traversons la nationale et abordons les premières rampes des collines de saint Romans. Voici un premier palier d’où émergent deux châteaux d’eau,

l’ancien désaffecté tout en pierre et en rondeur, le moderne, sévère polygone aux couleurs décrépies. Le premier jouait sur la gravitation le second joue sur la mise en pression pour distribuer l‘eau potable. Il n’en reste pas moins que cette eau captée au nord du département transite dans la campagne par une succession d’aqueducs implantés au hasard des vallons dans un univers de garrigue et de maquis. C’est donc à travers cette végétation sauvage que nous élevons par un sentier un peu plus raide avant de rejoindre une piste débonnaire, étonnamment large et carrossable. Est-ce pour faciliter la logistique des battues dominicales ? La rencontre d’une compagnie de tartarins tendrait à le confirmer : l’arme à la main, une sentinelle tous les cent mètres pour ne laisser aucune chance au gibier, telle est la règle du jeu pervers pour se débarrasser du fléau-sanglier, censé dévaster les vergers et les champs et de la gente paysanne. Nous constaterons une demi-heure plus tard que la berline de ramassage des bêtes exécutées évolue sans encombre sur cette autoroute de la chasse ... C’est pourquoi nous ne tardons pas à prendre un chemin de traverse, sous les futaies de chênes verts,

qui nous conduit jusqu’au premier promontoire de la journée : le Mont Aiguille à ne pas confondre avec son homonyme du Dauphiné, célèbre voie d’escalade, dont la première ascension remonte à l’année 1492 plus célèbre pour la découverte de l’Amérique que pour celle des pelouses suspendues du Vercors ...


Le spectacle est grandiose et se déploie sur 360° ; un petit mistral aurait été apprécié pour dégager le lointain horizon mais il aurait aussi contré le réchauffement de nos entrailles. Une table d’orientation avec banc circulaire servira de comptoir pour l’apéro ;

reste à nous installer sur les banquettes de calcaire pour dérouler sans scrupules nos partitions gustatives qui font la renommée de Chante Lyre.

Clever, Le chien de Nicole fidèle compagnon des randos automnales, a repéré la maîtresse des lieux,

un "amour de petite chèvre" qui veille sur ce replat rocheux, depuis que son monsieur Seguin, lassé de l’élevage caprin ait tout largué pour partir à la ville sans oublier quand même de rendre la liberté à son troupeau.

Le groupe s’affole un peu à l’idée que Blanquette (un peu brune de robe) prenne Clever pour le loup et nous rejoue la bataille légendaire.

Rassasiés et repus de quiches, tartes ou gâteries sucrées, le tout arrosé de plusieurs crus tous plus goûteux les uns que les autres, nous voilà fin prêts pour rejoindre l’abbaye. Celle-ci culmine sur un deuxième promontoire à quelques centaines de mettre à vol d’oiseau ; Un petit chemin escarpé permet de rejoindre le col qui les sépare.

Comme le site à visiter n’ouvre qu’à 14 heures et que nous sommes en avance sur l’horaire, une fois n’est pas coutume, nous empruntons un chemin en balcon qui se propose de contourner le site. Mais l’euphorie des agapes, et l’insouciance du groupe relâchent notre clairvoyance et le chemin descend insidieusement tout en bas vers le parking des visiteurs. Tout reste à faire et nous remontons vers l’abbaye en philosophe sur un beau chemin de dalles aménagé pour les touristes, étonnant cheminement tracé dans les sous-bois de yeuses. Cette nouvelle montée laisse Irène rêveuse en queue de groupe, mais il lui en faut plus pour déclarer forfait si près du but. Et par magie nous sommes à la bonne heure aux portails de l’abbaye ; Bientôt arrive la première voiture, celle du guide qui a répondu présent à l’annonce de notre visite, suivi par le gérant des lieux.

La visite commence par la grande salle capitulaire soutenue par des colonnades naturelles et décorée par un siège abbatial taillé dans le roc.

L’endroit est propice à l’évocation du passé : À Beaucaire, Ville d’Art et d’Histoire, des ermites puis des moines creusèrent dans le calcaire cet ancien monastère troglodytique qu’ils occupèrent pendant près de 1000 ans. Un tel établissement monastique creusé dans le rocher fait indéniablement penser aux monastères orientaux de Cappadoce, du Moyen-Orient et d’Égypte … La température et la lumière des lieux ne correspondent pas à celles de l’époque car de larges ouvertures génèrent à présent un éclairage plus naturel mais aussi des courants d’air moins appréciables. Nous montons sur la terrasse de l’édifice véritable nécropole jonchée d’une centaine de tombes rupestres orientées vers l’Est. Des restes de fortification rappellent l’édification il y a deux siècles d’un château sur les ruines de l’abbaye abandonnée. Devant le paysage somptueux notre guide s’attarde sur quelques villages voisins dont celui de Vallabrègues, village touristique célèbre pour sa vannerie, qui demeure rattaché au département du Gard bien qu’implanté dans les bouches du Rhône. Cette petite fourberie nous vient du fleuve lui-même qui dans sa démesure choisit au XIXe de modifier son cours et d’enlacer le village d’un nouveau méandre … Puis nous redescendons visiter en plein rocher deux cellules monastiques austères mais insolites. Nous découvrons un pressoir à vin médiéval puis une immense salle à trois niveaux entièrement creusée par l’homme.

La visite se termine dehors au pied de la muraille ; le guide nous explique qu’il est bénévole mais que l’obole versée servira à son association pour approfondir l’histoire de l’abbaye. Sa bonhomie, son humour et ses nombreuses anecdotes nous ont tellement enthousiasmés que nous nous montrons généreux. Nous effectuons un dernier tour de cette abbaye-forteresse histoire d’apercevoir les cellules perchées que les moines rejoignaient avec une échelle retirée une fois en cellule … Le guide ravi des largesses de Chante Lyre offre à chacun en remerciement une carte postale souvenir du site.

Et nous voilà partis sur la route du retour :

descente douce et agréable sur la piste large, passage indifférent au pied du troisième promontoire ("la pierre de triple levée"), car les dénivelés du jour suffisent au contentement de nos muscles vieillissants et la lumière du jour commence à décliner. Bientôt nous passons sous les arcades d’un grand aqueduc évoqué précédemment, traversons le hameau de saint Romans et arrivons au carrefour de la Via Rhôna. C’est une piste cyclable très bien aménagée qui se propose de relier la Méditerranée au Lac Léman le long des rives du Rhône loin de la circulation automobile ; seuls les piétons y sont tolérés par les cyclistes. C’est donc la voie que nous empruntons sur une paire de kilomètres. Quelques hésitations plus tard, pertinemment rectifiées par Serge et son arme fatale (le GPS de son portable), nous déambulons le long d’un canal asséché puis du cimetière de Comps avant de retrouver les rives aquatiques du Gardon. Nous prenons plaisir à déambuler le long du dernier méandre du Gardon, même si le crépuscule grandissant nous voile les trésors impressionnistes de ces contours majestueux.
Nous traversons la ville sous la digue à même la berge et rejoignons en douceur le parking du matin.
Ainsi s’achève dans la pénombre une journée d’anthologie où se sont succédées des ambiances fluviales, de garrigues sauvages, de reliefs karstiques, de monuments troglodytes, de pages d’histoire régionales, de légendes provençales et d’agapes traditionnelles

Participants : Josiane & Jean-Paul, Claudine et Jacques, Irène, Sylvie & Pascal, Chantal & Michel, René & Michelle, Hélène & Louis, Serge, Nicole & "Clever", Maguy & Daniel.

Vidéo : Serge

Chroniqueur : Jean-Paul

Photos : Maguy et Daniel.


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