Randonnée dans le massif des Alpilles

 


Les Préparatifs de la Randonnée


Chronique d'une randonnée d'automne dans le massif des Alpilles

(par Jean-Paul)

Samedi 23 novembre 2013 : Temps maussade vent établi.

Malgré cette météo peu clémente Jean-Paul a décidé de maintenir la randonnée pédestre prévue à cette date autour de Saint Rémy de Provence. Serge et Maguy toujours près à parfaire les accompagnements musicaux ou logistiques, déposent deux véhicules aux Baux de Provence, terme de la balade, simplifiant ainsi de beaucoup les manips de voiture. Et leurs doubles Micky et Pascal ne sont pas de reste pour encourager les intrépides du matin. Henry seul célibataire brave dignement la tourmente annoncée pour arriver en premier aux Antiques, doyen oblige.

A 9h du matin, une douzaine de choristes bien accompagnés, et surtout bien motivés s’élancent du parking de Glanum pour gravir en douceur le vallon de Clerg. Ce chemin botanique serpente au milieu d’une forêt riche en espèces végétales que nous redécouvrons sur des petites bornes explicatives. Le mistral qui redouble d’audace et Nadine qui redoute la pente, s’étonnent de ne pas s’essouffler. C’est une grande futaie de cèdres qui nous accueille sur la crête des Alpilles nous offrant cette belle touche bleutée qui se marie bien avec la ronde des nuages. Petit casse croûte à l’abri des bourrasques puis nous changeons de cap et suivons le fil d’une corniche qui nous ramène au pied du mont Gaussier. Claudine caracole en tête comme un solo de flûte dopée par quelques notes de randonnée nordiques.

Le paysage s’ouvre au nord sur la vallée du Rhône un peu bouchée, et à l’est sur le mont Ventoux dont la blancheur du revêtement tranche sur le ciel sombre sans nous dire vraiment si elle est de neige ou de pierre. Passage aérien pour contourner l’obstacle avec échelles et rampe de câble. Le pupitre ténor toujours aussi solidaire préfère s’encorder et nous voici bientôt au sommet de la courbe de Gauss battue par d’infernales rafales. Une grotte sommitale nous permet quelques photos à l’abri du vent. De lointains ancêtres ont creusé ici un immense puits pour en extraire un menhir géant aussi inébranlable dans la tempête qu’une statue de proue.

La descente à bâbord est d’abord escarpée et délicate puis se noie dans la végétation à travers un dédale de layons qu’une reconnaissance anticipée nous a permis de repérer. Le jalonnement dans les Alpilles relève de la tradition orale, et les anciens brillent par leur absence car ils ont fuit les caprices d’Éole.

En contre bas nous rejoignons la route de Saint Rémy que tout le monde traverse pour rejoindre le GR6, remontée soutenue jusqu'à l’entrée d’une grotte : déroulé d’échelons descente sur des successions de rocher et c’est l’arrivée au lac de Peyrou. Là nous attend Bernard, stoïque face au chœur des zéphyrs plus délirants que le lundi soir. Arlette et Marc ont poussé la gentillesse jusqu'à venir à notre rencontre sans pouvoir marcher, et nous proposent un abri inespéré dans un camping de leur partition.

Autant dire que le pique-nique devient gargantuesque, et les reliefs s’effondrent dans les "gaussiers", bien arrosés comme il se doit dans une ambiance de chante bouffe.

La trêve des confiseurs touchant à sa fin il nous faut rejoindre en voiture le lac du Peyrou pour le départ de l’après midi.

Le temps de perdre Henri qui s’était désencordé et c’est finalement seize marcheurs rassasiés qui s’attaquent aux premiers lacets un peu plus cléments que le matin. En effet Francine et Marie Carmen sont de la bagarre, vaillantes comme des pèlerines. L’ensemble du groupe débouche bientôt sur le chemin de crête qui file plein ouest en méandres caillouteux avec au loin des horizons improbables. Le spectacle eut été beau avec un souffle moins prononcé. A chaque virage au nord, le groupe reçoit des bouffées cinglantes d’un blizzard sur-motivé. Tant bien que mal, après avoir croisé une armée de vttistes en déroute, nous arrivons au carrefour du val d’enfer. Petit vallon malin, plutôt débonnaire car son tracé plein sud nous protège des rabattants. L’enfer est de courte durée et nous arrivons comme par enchantement aux portes des Baux de Provence puis tout de suite à l’entrée de la carrière d’image. Le temps de proposer à un couple de passage de compléter à vingt notre groupe et nous pénétrons à petit pas et petit prix dans cette sublime cathédrale sous terre.

Séquence étonnement ou séquence admiration devant ce kaléidoscope de couleurs qui se projettent et se reflètent dans les moindres recoins contre chaque paroi, jusque sur le parterre de cette antre de lumières captives. Monet, Matisse ou Renoir ne pleureront pas de voir déformer leurs toiles sur tous ces reliefs, et quand la couleur ainsi surmenée donne l’illusion du mouvement, la peinture trouve sa troisième dimension ... Ainsi s’achève, après les fameuses manips de voiture, cette belle randonnée dans le massif des Alpilles commencée dans les frimas et le ciel bas mais terminée dans la lumière et l’élévation ... et le souffle de l’esprit ne nous a pas lâchés.

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Participants :
Matin et après midi : Serge et Micky, Maguy et Daniel, Henry, Francis et Nadine, Claudine et Jacques, Sylvie et Pascal, Jean-Paul et Josiane
Après midi : Bernard et Marie Carmen, Francine
Midi seulement : Arlette et Marc

Réalisateur vidéo : Serge

Chroniqueur : Jean-Paul.