Au Coeur des Gorges du Gardon



Au coeur des Gorges du Gardon
Automne 2015, triste saison car trop de bataclan. Dans les répétitions de Chantelyre nous avions abordé le psaume 137, magnifique évocation des souffrances de Jérusalem prisonnière de Babylone. Pour oublier cette période austère nous avions choisi de randonner dans les gorges du Gardon. Voici donc un centon (reprise adaptée) du poème de Clément Marot mis en musique par Goudimel. Les trois sentiments majeurs s’y retrouvent, le regret des absents, le plaisir des chemins de pierre et de lumière, et la grande joie à partager ensemble un déjeuner bien arrosé.
«Au cœur des Gorges du Gardon» … ou bien… «Gardons nos gorges pour les chœurs»
Etant assis aux rives aquatiques,
De Chantelyre pleurions mélancoliques
Nous souvenant avec compassion
de ceux restés dans leur habitation
où de regret tant de pleurs épandîmes,
Aux chênes verts nos sacs nous pendîmes

Lors, ceux qui là, ravis, se promenèrent
De ces chemins forts ne se lassèrent

ni de poèmes et chansons réciter.
Las! Dîmes-nous, qui pourrait arrêter
Nos joyeux chœurs à chanter la louange
De ce beau lieu et cette terre étrange?

Or toutefois, ce plaisir de marcher
Et de chanter ne pouvait empêcher
De forcément penser à se nourrir.
Ma langue puisse à mon palais tenir
Si je t'oublie et si jamais j'ai joye
Tant que premier le Morgon je m'envoye

Au bord du fleuve arrivèrent épuisés
Souvienne-toi que chacun d'eux disait :
Au sac! Au sac! Buvons et dégustons
Et jusqu'au pied trempé dans le Gardon.
Aussi sera gueuleton mis en miette
Et très heureux, si c’est pour faire la fête.

Largo matin, adagio en chemin
Lento sur pierre, allegro sur le vin
Quel mal à vouloir chanter et marcher
Heureux celui qui viendra arracher
Les tiens chanteurs d'une douce sinécure,
Pour les bouger et les mettre en mesure.

Jean-Paul